2 mots intéressants
Deux choses qui m’intéressent en ce moment :
UCHRONIE (n.f.) : utopie appliquée à l’histoire ; histoire refaite logiquement telle qu’elle aurait pu être. (Larousse, XIXè siècle)
L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire. (Wikipedia)
Si le concept n’est pas nouveau, et a déjà fait l’objet de nombreux films, livres, etc., le mot en lui-même évoque un monde de possibles. Et si…(personne n’avait divorcé) ?
RETROBLOGGING. Je ne sais pas si ce terme existe réellement, ni même si ce que je m’apprête à en dire est une définition partagée par tous. J’utilise néanmoins ce mot pour parler d’un exercice qui m’inspire : celui de publier en temps réel dans le présent une histoire qui s’est déroulée dans le passé.
L’exemple et point de départ de cette découverte/réflexion est le projet Swim in India. L’auteur relate jour par jour, au rythme de ses carnets de voyage, un périple en Inde effectué il y a des années. Ses billets, publiés à la même date mais avec n années d’écart, sont illustrés par le matériel media de l’époque (diapositives scannées, dessins, croquis) et celui d’aujourd’hui (plans interactifs, timeline) sur un support moderne : le blog.
Le principe m’intéresse à de nombreux niveaux. Il me rappelle ce projet qui n’en est pas un mais qui me suit depuis toujours : documenter. Tout documenter. En textes et avec un maximum de preuves à disposition. Il y a un livre qui je crois repose sur ce principe pour relater une rupture amoureuse (Tout cela n’a rien à voir avec moi de Monica Sabolo), mais je ne l’ai pas lu, et je ne crois pas que ce thème (femme quittée) me passionne.
(J’avais le projet, adolescente, d’écrire “tout ce que je sais”. Finalement, j’avais listé “tout ce qui me fait peur”.)
A propos de “temps réel”, il s’agit ici plutôt d’un “jour par jour”. On pourrait envisager un heure par heure – ou même un vrai temps réel, quoiqu’il faudrait considérer le temps de la rédaction et de la publication – choses inexistantes dans l’histoire initiale, ainsi donc un véritable temps réel devient impossible (je réfléchis en tapant).
J’aime l’idée du temps de la réflexion. J’aime l’opposition des matériaux. J’aime le silence qui se crée entre chaque mot, le souffle perceptible qui raconte ce qui n’existe plus.
Parce qu’il y a ça aussi qui tourne dans ma tête : quelle incidence a le passé sur le présent (ce que le jour doit à la nuit) ? Peut-on encore considérer le passé ? Je me sauve en répétant : “c’est une non-réalité”.
Crédit photo : Alain Laboile