Trop de matins, pas assez de nuits
Bleu, rouge, bleu, rouge sur son front son nez sa bouche ; un pied qui tape, une cigarette, son regard précis sur les pieds à paillettes des filles qui dansent, pop pop pop, la chemise de l’homme manches relevées, un bouton défait les cheveux humides une goutte de sueur, il semblait heureux triste ou indifférent en fonction de la lumière. La musique cogne encore, tête qui tourne, main sur bord de table, les yeux de la brune sourcils froncés sur les cheveux de la petite qui enserre un autre homme, ce joyeux bordel, avec des verres qui valsent des clopes qui brûlent des sons qui gênent et toujours le même silence dans mon ventre, tu as entendu, non ?
Six heures. La voix qui peut se reposer, plus hurler, tu disais, tout à l’heure ? Je disais, tout le monde s’endort ! Tu veux rester ? Quelqu’un a laissé une bière sans mégot dedans, c’est formidable, on n’entend presque plus de musique, un son à peine perceptible, au loin, étouffé par le corps d’une fille endormie. Quedas o no quedas ? En espagnol le message est le même mais sonne moins engageant.
Depuis le canapé mou, le jour devient gris, puis blanc, les rouges et bleus tournent rose et pâle, peut-être que ce sera une belle journée, on écrira “today doesn’t suck”, ça noircira des tonnes de feuilles à petits carreaux et on chantera, le cœur au bord des lèvres , “Je ne peux plus dire je t’aime”…